La limande


Ordre
Pleuronectiformes
Famille
Pleuronectidés


La limande est comme la sole, le turbot, le carrelet, un poisson plat au corps asymétrique appartenant à la famille des pleuronectidés. Elle ne doit pas être confondue avec le flet et la plie aux faces oculaires placées également sur le côté droit mais aux lignes latérales bien distinctes.

Morphologie
Le corps de la limande adulte, long de 20 à 30 cm (maximum 45 cm) se reconnaît à ses deux faces dissemblables: l'une pigmentée et recouverte de fines écailles rugueuses porte les deux yeux, l'autre blanche et aveugle permet au poisson de se poser sur les fonds. Les nageoires dorsales et anales ourlent d'une frange continue ce corps ovale terminé d'une part par une tête pointue et d'autre part, par une caudale arrondie. Ce poisson doit son allure étrange à la torsion de sa tête qui fait grimacer sa bouche et placer les deux yeux sur la face droite appelée face oculaire, en opposition à la face aveugle. La limande est souvent confondue avec le flet auquel elle ressemble. Elle se distingue cependant de cet autre pleuronectidé par sa ligne latérale nettement plus incurvée au-dessus de la nageoire pectorale.


Coloration
La face oculaire ou zénitale est généralement grise ou brune et marquée de taches irrégulières, sombres (brunes ou vertes) ou claires (jaunes ou orange) et plus ou moins accentuées. La face nadirale (opposée au zénith) est blanche mais peut aussi être constellée de taches brunes.

Reproduction et croissance
La maturité sexuelle est fonction du sexe du poisson (le mâle est en mesure de se reproduire dès sa deuxième année et la femelle une année plus tard) et du lieu géographique (il faudra moins d'années pour être sexuellement adultes dans les régions méridionales que dans les régions septentrionales).
La période de frai varie aussi selon les lieux: elle se déroule dans la première partie de l'année (de janvier à août) à proximité des côtes, de juin à juillet dans la mer de Barents, d'avril à août dans la mer Baltique. La reproduction a lieu le plus souvent à une profondeur comprise entre 20 et 50 m. La femelle pond entre 50.000 et 150.000 ovocytes d'environ 0,8 mm de diamètre qui donneront naissance - une à deux semaines plus tard - à des larves, elles aussi pélagiques. Quand les alevins atteignent 15 mm environ, ils gagnent les fonds et passent à une vie benthique. Ils sont parfaitement symétriques et ne prennent leur forme définitive que lorsqu'ils deviennent adultes.

Nutrition
Les alevins se nourrissent de plancton et de larves de coquillages. Adultes, les limandes s'alimentent plutôt de vers marins, de petits oursins, de coquillages comme la coque et le couteau, de crevettes et de petits poissons benthiques.

Habitat
Ce poisson plat affectionne les fonds de sable des côtes ou du large et les eaux plutôt froides. Il fréquente de préférence l’Atlantique nord-est du nord de la Norvège et l’Islande jusqu’au golfe de Gascogne. En été, proche des côtes, la limande s’en éloigne avec l’arrivée des premiers froids.

Pêche
La limande se pêche aux engins, en bateau ou au surf-casting. Elle se prend avec les mêmes montages que la sole et affectionne les vers marins bien faisandés.
Ce poisson plat se pêche principalement sur les côtes de la mer du Nord et de la Manche, pendant la saison froide, de début novembre à la mi-avril. On peut la prendre aussi bien sur les plages, depuis les jetées et en bateau sur les fonds sablonneux et ridins. Selon les hivers, les limandes peuvent être abondantes comme très rares. Le chalutage intensif des professionnels semble toutefois être l'une des causes d'une raréfaction de l'espèce, très appréciée pour sa chair.

Du bord, elle mord essentiellement pendant la journée, de l'aube au coucher du soleil, et souvent elle se manifeste plus à marée descendante qu'au montant. Un temps ensoleillé et froid au milieu de la journée et une mer légèrement agitée sont des facteurs propices à sa pêche. La limande se plaît sur les plages assez pentues et sur les fonds sablo-vaseux près des grands ouvrages portuaires (jetées de Dunkerque, digue Carnot à Boulogne, jetée ouest de Dieppe, etc.)

Un montage à deux ou trois empiles de 25 à 35 centimètres en 30/100, reliées à des pater noster ou à des clipots (poils de balai, tiges en inox), est le plus utilisé.
Les hameçons adaptés à sa pêche sont des Aberdeen (droit, plus ou moins fins de fer, non renversé à tige longue ou courte, selon les appâts), des numéros 4 à 2.

Comme esches, on peut lui proposer une petite arénicole rouge ("ver à l'oeil"), un morceau de grosse arénicole un peu faisandée, un bernard-l'ermite, deux ou trois chairs de coques, un petit bout de couteau décortiqué. Ces poissons plats semblent être attirés par de petites perles - des oeufs de saumon - enfilées sur l'empile au-dessus de la tige des hameçons.

La touche des limandes est franche et, quand elles sont présentes, les doublés et triplés ne sont pas rares.

source : sea-river.com



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